° Le larbin de la Ruche °
Au service de Miss Lilith
Il entre dans la maison sans faire de bruit. Il retire ses chaussures dès le seuil franchi, pose ses yeux au sol, puis attend. Vêtu de la tenue que je lui ai imposée ce jour-là — une chemise noire bien repassée, un pantalon souple, et un collier simple — il sait qu’il n’a pas besoin de parole pour exister à ma vue. Il est là pour servir. Pour m’appartenir. Pour obéir.
Le rôle de soumis domestique n’a rien de fantasmatique ici : il est un acte de dévotion rémunéré, une offrande quotidienne à mon art de vivre. Chaque heure passée à mon service est versée selon une grille claire, fixée à l’avance. Il paie pour l’honneur d’appartenir à mes habitudes. Ce n’est pas un caprice. C’est une structure.
Un cadre codifié
Chaque jour où je l’invoque, il entre dans la ruche avec la même conscience : celle d’être une extension de mon confort. Son rôle n’est pas de me distraire, ni de chercher mon regard, mais de m’être utile, précieuse et invisible.
Il prépare le thé à température parfaite, arrange les coussins selon mes goûts, range les bougies, frotte le sol à genoux, fait les vitres en silence pendant que je médite.
Parfois je parle. Parfois non. Il ne pose jamais de question.
Des gestes ritualisés
Le matin, il me salue en silence, paume vers le ciel, genou au sol. Il reçoit ses instructions par écrit, et chaque tâche réalisée est validée par une inclinaison de tête ou un simple « Bien. »
Je l’observe parfois en train de plier mon linge avec un soin religieux. Je vois son dos se tendre lorsqu’il entend mes pas dans le couloir. Je remarque quand il oublie un recoin. Je corrige. Je punis. Il remercie.
L’offrande
Rien de ce qu’il vit ici n’est gratuit — il paie sa présence comme un disciple paie son initiation.
Chaque journée, chaque heure, chaque instant est offert selon ma grille horaire.
Et pourtant, c’est moi qui le choisis. Car payer ne donne aucun droit. Cela ouvre seulement la porte.
Et ensuite ?
S’il persévère, s’il me satisfait sur la durée, s’il respecte les autres membres de la ruche, alors il peut gravir les cercles : de domestique probatoire, à domestique établi… jusqu’à celui d’appartenance. Mais cela, peu y parviennent.
Le quotidien au service de Miss Lilith est une épreuve autant qu’un honneur.
© Miss Lilith Domaine réservé