L’impact a même la peau

Les marques de Miss Lilith

Il entre dans la pièce comme on entre dans un sanctuaire. Nu, offert, déjà à genoux dans son âme. Il ne parle pas. Il attend. C’est moi qui dicte, moi qui impose. Car ici, il n’est qu’un réceptacle, une toile de chair sur laquelle je grave mes volontés.

Il a demandé une séance d’impact. Mais ce qu’il reçoit est bien plus qu’une série de coups. C’est un rituel. Une cérémonie où douleur et désir s’emmêlent, où la punition devient prière. Il paie cette offrande – car l’intensité a un prix, et le privilège de souffrir sous ma main se mérite.

Préparation du sacrifice

Je le fais attendre. Le dos droit, les mains sur les cuisses, les yeux baissés. L’air pèse, les minutes s’étirent. Je choisis mes instruments : cuir, bois, corde, acier.
Puis je parle. Peu, mais précisément. Je veux un mot : Pourquoi viens-tu à moi aujourd’hui ? Que cherches-tu ? Que redoutes-tu ?

Il me répond. Et déjà, je l’ouvre.

La danse des coups

Je commence doucement. Une caresse, une tape, une fausse douceur. Puis je monte, méthodique. La cadence varie. Chaque impact est une phrase dans un langage qu’il apprend en tremblant.
Son souffle s’accélère. Sa peau rougit. Il gémit. Parfois, il pleure. Toujours, il endure.

Je l’encourage parfois d’un murmure. Parfois d’un silence. Je le brise, pour mieux le reconstruire.
Chaque cri est une offrande. Chaque marque est ma signature.

L’après-rite

Quand je cesse, il reste là. Frissonnant, vidé. Les muscles battants, le regard perdu entre honte et extase. Je pose une main sur sa nuque, ou je le laisse au sol : tout dépend de ce que je décide qu’il mérite.

Il me remercie. Il sait que rien ici n’est gratuit.
Chaque minute m’était due. Chaque trace lui a été vendue.

Il a payé pour être puni. Il a payé pour être reconnu.
Et ce soir, il portera mes marques en silence, dans l’ombre, en attendant le moment d’oser revenir.

© Miss Lilith – Domaine réservé